
Twilight, le nouveau Harry Potter? Au risque de me faire détester des Potter Maniacs, la véritable Twilighters que je suis – oui je l’avoue – pense qu’il y a une différence majeure entre les deux séries: Harry Potter est phénomène de mode, Twilight c’est une expérience émotionnelle extraordinaire… portée par une fille assez ordinaire!
Alors que sa mère vit un nouvel amour qui l’amène à voyager, Bella quitte son Arizona ensoleillé pour la petite ville pluvieuse et triste de Forks auprès d’un père, vieux garçon, qu’elle connaît à peine. De plus, elle arrive à la fin de l’année scolaire… Tout est donc en place pour que cette adolescente de 17 ans vive une fin de secondaire catastrophique! Ce qui s’apprête à être un enfer se transforme pourtant en une espèce de conte de fées lorsqu’elle rencontre Edward Cullen. Il est beau, mystérieux, envoûtant… Et, pour une raison qui pique sa curiosité presque autant qu’elle l’irrite, il semble la désirer et la détester. La prémisse parfaite à toute bonne histoire d’amour? Pas aussi simple! Edward, et Bella le découvre assez rapidement, est un vampire!
Si les romans de Stephenie Meyer ont gagné le pari de créer l’équilibre entre le fantastique et le romantique, on ne peut en dire autant de ce premier film! Alors que le roman créait un parallèle intéressant entre le laid et le beau, l’ordinaire du monde de Bella et l’extraordinaire de celui d’Edward, ce contraste n’apparaît pas aussi distinctement à l’écran. Il projette plutôt un produit homogénéisé pour plaire aux «jeunes adultes»: une chambre d’adolescente digne d’un catalogue, une garde-robe à la page, un petit village de 3 milles quelques habitants du fin fond des États-Unis qui est aussi multiculturel que New York et une trame sonore qui oscille entre romantisme capiteux, pop et classique.
L’entre-deux qui a gagné le cœur de milliers de jeunes et moins jeunes lectrices ne donne pas le même résultat sous la baguette de Catherine Hardwick. Avec des films comme Thirteen et Lords of Dogtown à son actif, l’attente d’un film intense et crédible est plus que justifiée. Pourtant transparaît davantage son désir de plaire à un grand public, ce qui n’est habituellement pas son cas! Elle qui a démontré à plusieurs reprises son talent à transmettre les émotions brutes effleure à peine la richesse émotive, la relation sensuelle qui lie Bella et Edward, qui a fait le succès de cette tétralogie. Bref, la trame de l'histoire est là, mais le coeur n'y est pas!
De façon plus générale, le jeu des acteurs est à l’image du reste: entre-deux. Parfois juste et convaincant, parfois mélodramatique à la limite du ridicule. Le récit nous transporte aussi à deux vitesses: lent à démarrer il nous précipite ensuite dans une action qui n’a pas le temps de s’installer. Reste que les spectateurs en quête d’un énième film de vampires seront probablement comblés. Pour les fans finis comme moi, je leur conseille plutôt de relire le livre!
